L'éclairage DMX, comment ça marche ?

Le DMX (« Digital Multiplexing ») fait passer 512 canaux d'information dans un seul câble. Ce système de commande à distance permet d'envoyer des instructions à plusieurs appareils d’éclairage montés en ligne (lyres, projecteurs LED, machines à fumée, stroboscopes...).

Créée en 1986, la norme DMX est toujours largement utilisée par les professionnels de l'éclairage et de l'évènementiel. Il faut dire que ce protocole a beaucoup d’avantages qui font le bonheur du « light jockey » (régisseur lumière).

D’abord, le DMX est économe en câbles : un cordon XLR DMX peut gérer 512 canaux au total. Sachant qu'un projecteur moyen peut être piloté par 1 à 15 canaux environ, une seule ligne DMX permet de couvrir la plupart des besoins en éclairage.

Sa longévité s’explique aussi par sa stabilité et sa fiabilité. Les signaux DMX sont capables de parcourir des distances relativement longues sans perte significative de qualité.Ensuite, le DMX est un langage standardisé. Il fonctionne avec n'importe quel matériel d'éclairage au sens large, quelle que soit la marque : projecteur PAR, blocs de LEDs, strobes, machines à effet, lyres, etc.

À chaque canal est affectée une valeur allant de 0 à 255, ce qui permet de contrôler chaque paramètre avec précision. Depuis le logiciel ou la console, vous pourrez programmer des animations, les sauvegarder, les rappeler, les modifier…

Le DMX 512 est en passe d'être concurrencé par une nouvelle norme plus aboutie, le RDM (Remote Device Management), qui assure une communication bidirectionnelle avec les appareils : le contrôleur peut ainsi recevoir des informations critiques telles que la température, l'état de la batterie, l'adresse DMX, etc... Heureusement, le RDM est conçu pour fonctionner avec tous les équipements DMX existants.

En DMX, chaque appareil est assigné à un certain nombre de canaux, parmi les 512 que gère un câble. Chaque canal correspond à un effet ou à un paramètre (une « fonction »).

Par exemple, la lyre Blast-60 de Contest peut être pilotée en DMX 12 canaux, affectés aux effets suivants :
1. PAN (mouvement horizontal)
2. TILT (mouvement vertical)
3. Macros de mouvement
4. Vitesse des macros de mouvement
5. Dimmer général
6. Strobe
7. Roue de couleur
8. Roue de gobos
9. Gobos rotatif
10. Macros d'effets
11. Vitesse des macros d'effet
12. Fonctions spéciales

Pour chacun de ces canaux, vous pouvez assigner une valeur comprise entre 0 et 255. L'intensité de l’effet dépend de chaque paramètre.En gardant l'exemple de la lyre Blast-60 de Contest, pour l'effet Tilt (canal 2), cela fait passer l'angle de 0° (minimum) à 540° (maximum).

Pour le paramètre Strobe (canal 6), les valeurs sont les suivantes :
000 – 015 : ouvert
016 – 131 : Stroboscope à vitesse croissante
132 – 139 : Ouvert
140 – 181 : Effet Pulse
182 – 189 : Ouvert
190 – 231 : Effet pulse inversé
232 – 239 : Ouvert
240 – 247 : Stroboscope aléatoire
248 – 255 : Ouvert

Pour le paramètre Roue de couleurs (canal 7) :
000 - 014 : Blanc
015 – 028 : Rouge
029 – 042 : Orange
043 – 056 : Jaune
Et ainsi de suite jusqu'à 255...

Pour connaître chacun des canaux DMX et les valeurs qui lui sont associées, il suffit de se référer au manuel de votre appareil.

L'adressage consiste à affecter chaque appareil d'éclairage à un certain nombre de canaux, sur les 512 que compte un câble DMX.
P
ar exemple, la lyre Blast-60 fonctionne sur 12 canaux maximum. Il est donc possible d'aligner jusqu'à 42 lyres (soit 512 divisé par 12) en n'utilisant qu'un seul câble ! La norme DMX étant universelle, on peut combiner des appareils de types et de marques différentes à partir d'un seul câble.

Concrètement, l'adressage consiste à assigner à chaque appareil le numéro de son premier canal. Par exemple, pour la lyre Blast-60 en 12 canaux :
Assignée au canal 1, elle utilisera les canaux 1 à 12.
Assignée au canal 61, elle utilisera les canaux 61 à 72.

L'adressage se fait pour chaque appareil, sur l'appareil lui-même. Pour les modèles les plus récents, un écran de menu LED permet de sélectionner le canal d'assignation.
Les appareils les plus anciens fonctionnent avec une assignation par commutateur Dip-switch, aussi appelée Switch binaire.

Le switch binaire est une série de switchs (interrupteurs) qu'on positionne sur ON ou OFF, pour indiquer le numéro du premier canal.
Les switchs sont numérotés de 1 à 9, chacun ayant la valeur suivante :
. 1 = 1
. 2 = 2
. 3 = 4
. 4 = 8
. 5 = 16
. 6 = 32
. 7 = 64
. 8 = 128
. 9 = 256

Pour adresser l’appareil en DMX, il suffit de composer le numéro du premier canal en mettant sur ON les switchs dont la valeur s'additionne.

Exemple :
Pour indiquer le canal 32 : Switch 6 sur ON
Pour indiquer le canal 44 : Switchs 3, 4 et 6 sur ON (car 44 = 4 + 8 + 32)

Il existe deux principales options pour contrôler des éclairages en DMX : une console, ou un logiciel (pour PC, Linux ou Mac). Une troisième option consiste à utiliser une appli pour smartphone ou tablette, mais elle est assez limitée.

Un bon contrôleur vous proposera une interface intuitive, permettant de programmer des boucles d'animations.

Le logiciel présente l'avantage d'une interface graphique, bien plus accueillante. Il est vendu avec un boîtier USB pour connecter le DMX à l'ordinateur. Il peut aussi s'accompagner d'une interface USB manuelle, avec des faders, ressemblant à une console.

La console DMX (ou contrôleur DMX) est l'outil de prédilection des techniciens lumière de la vieille école. Elle a ses inconditionnels, notamment grâce à des prix accessibles, une fiabilité à toute épreuve et à la qualité des faders et des joysticks.

La connectique DMX se fait au moyen de câbles XLR 3 ou 5 broches.Les câbles 5 broches sont plus fiables, et systématiquement préférés dès qu'il s’agit de connecter des appareils de grande envergure.

Il est aussi recommandé d'utiliser des cordons XLR spécial DMX, plutôt que les cordons XLR pour la transmission du signal audio (microphones, line). Ils sont certes un peu plus chers, mais ils sont aussi bien plus sûrs du fait de leur grande impédance qui leur permet d'assurer la transmission de signaux très nombreux.

Les appareils DMX se branchent en série, à partir de la console ou du PC. On utilise pour cela les entrées IN et OUT de chaque projecteur ou appareil.

Il est aussi possible de passer par un bloc de puissance pour connecter ses éclairages en DMX. La connexion se fait par câble DMX, uniquement du contrôleur au bloc, qui se charge ensuite de transmettre les informations aux projecteurs.

Pour les installations les plus complexes, quand les appareils se trouvent à distance du contrôleur, il arrive que le signal perde de sa qualité, ou que les branchements deviennent trop complexes. On peut alors utiliser :

- Un Splitter DMX, pour multiplier les lignes. Sorte de multiprise, on l’appelle aussi « distributeur DMX ». Cet appareil permet de gérer plusieurs branchements en parallèle avec un signal propre.
- Un Booster DMX : il assure la même fonction, avec en prime l'assurance d'un signal parfait même sur grandes distances, au-delà de 200m, parfait pour les éclairages de festival, les grandes salles de spectacle, les parcs…
- Un système d'émetteur - récepteur DMX sans fil, qui peut transmettre le signal DMX à distance, par ondes radio ou en passant par le WiFi.

Le mode de transmission DMX sans fil permet en plus d'alléger les installations en volume de câble, tout en réduisant le temps de montage pour les prestations lumières.

En effet, les solutions de DMX sans fil sont très simples d'utilisation. Ces appareils restent aujourd'hui le moyen idéal de raccorder différents équipements DMX, même éloignés, sans tirer de câbles disgracieux. Vous pouvez lire notre guide complet pour tout savoir sur le DMX sans fil !

Vous y voyez plus clair sur la commande d’éclairage à distance ? Explorez notre rubrique dédiée aux contrôleurs lumière pour trouver la console qui vous permettra de réaliser le show lumineux de vos rêves. Vous pouvez aussi nous contacter pour bénéficier de conseils personnalisés et être sûr de faire le bon choix de matériel !